En partant de Linz, a 25km se trouve une charmante bourgade ou notre guide papier nous propose de faire une "excursion": Mauthausen. Ce nom que nous l'avons deja entendu dans le passe. Ce nom que nous etions bien incapable de situer dans un pays quelconque. Ce nom qui n'est associe a rien de charmant du tout dans nos tetes.
Sur la route de Linz a Wallsee, nous allons visiter le camp de concentration de Mauthausen.
La meteo a decide de nous mettre dans l'ambiance: il fait gris, le ciel est bas et humide. Parfait pour un jour comme aujourd'hui.
En arrivant dans les environs le silence se fait entre nous. On scrute les indices de ce qui a pu se passer la. Et puis on y est. C'est grand, c'est gris, ca ne ressemble pas aux chateaux forts que l'on croise sur les bords du danube. Les visiteurs sont nombreux, mais plutot silencieux. On ne rit pas ici.
On fait la visite dans son coin, avec les audioguides, donnant des explications, des temoignages. On a froid dans le dos. On est mal a l'aise, degoutes. Sans compter cette exposition de photos sur les assassines du camp et sur les SS posant fierement, sourire aux levres, la poitrine haute. Mais que s'est il passe dans leur tete? Quelle force de persuasion si puissante a pu les pousser a commettre ces atrocites d'un sadisme insoupconnable, mais manifestement jouissives pour eux?
Que dire des ces lieux qui sentent la mort, la souffrance....
Que dire de ce gouvernement autrichien qui refuse de poursuivre aujourd'hui d'anciens nazis car " les personnes issues du national socialisme sont encore nombreuses parmis les electeurs"....
Que dire de ces graffitis racistes realises sur les murs de l'enceinte de Mauthausen en 2013....
Que dire du chef du four crematoire de Mauthausen condamne a 7 ans de prisons et qui depuis revient regulierement en vacances en chambre d'hote a cote du camp.....
Ca vous fait froid dans le dos?
Ca nous a donne envie de vomir.
Nous sommes restes silencieux un moment apres, nous avons ressasse des questions en boucle ensuite alors que nous pedalions vite et fort sous la pluie. Et si, maintenant, le fascisme revenait, nous serions ou, nous?
Heureusement, la journee s'est terminee aupres d'un repas avec Thorsten, jeune allemand que nous avons rencontre. Nous avons beaucoup echange avec lui sur cette visite, qu'il avait faite lui aussi, sans tabous. "Et pourtant, les allemands ne sont pas un peuple particulierement atroce" nous confie-t-il, lui-meme desempare.
La richesse de notre voyage est aussi et surtout dans ces rencontres-la.
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