mardi 23 septembre 2014

BUNA ZIUA ! NOUS VOICI EN ROUMANIE !

Arrivés depuis 2 jours en Roumanie, nous prenons déjà une demi-journée de pause après avoir essuyé un épisode ‘cévenol’ qui semble avoir pris ses aises dans toute l’Europe.
C’est ce que nous laisse penser la météo vue hier soir chez un couple de Cetate qui nous a accueilli alors que nous cherchions un bout de terrain pour planter la tente.
 
Nous venons de quitter la Serbie, plus tôt que prévu. En effet, des pluies continues pendant 4 jours ont provoqué des glissements de terrain tout au long des Portes de Fer, entrainant des coupures de route et emportant même un pont. Nous suivons la route des gorges avec une certaine inquiétude en observant les rochers qui la surplombent et la menacent.
A l’entrée de Tekija, un agriculteur de 60 ans nous aborde sur un pont d’où nous contemplons l’ampleur du phénomène. Il n’a jamais vécu cela, nous explique-t-il. Son grand-père non-plus d’ailleurs… Il s’attendait à ce que le danger vienne du Danube et il est arrivé des montagnes. Il reste cependant bien calme : « que peut-on y faire ? » nous dit-il avant de retourner observer les dégâts pour tenter de retrouver sa barque, un brin résigné.
En traversant le village, l’armée est au travail pour évacuer la boue des rues et maisons et apporter une aide indispensable comme de l’eau potable. En voyant les scènes de désastre, nous réalisons un peu plus ce qui a pu se passer. Ce dut être terrifiant.
Nous tentons de traverser sans gêner les engins de chantier en cherchant quelle aide nous pourrions apporter. Nos bras ne semblent pas bien utiles au regard des dégâts et des moyens employés pour les réparer.

Nous poursuivons donc jusqu’au barrage des Portes de Fer et traversons le Danube pour passer en Roumanie, la route que nous devions prendre côté serbe entre Kladovo et Negotin étant coupée. La Roumanie semble avoir été bien moins touchée.
 
L’arrivée en Roumanie par ce passage n’est pas des plus agréables : nous arrivons sur une voie rapide, la E70, au trafic intense. Les 38 tonnes génèrent des bourrasques pouvant nous déporter dangereusement. En cela le poids des vélos chargés est pour une fois un atout et nous stabilise. Les voitures passent bien près de nous. Tout cela exige une concentration fatigante. Nous cherchons rapidement des routes de campagne plus calmes afin de profiter des paysages, quitte à prendre des pistes.
Dans cette région, la campagne roumaine est parsemée de petits villages, parfois uniquement joignables par des pistes assez sablonneuses et trompeuses. La couche de sable est parfois mince, parfois moins. Il s’agit de bien lire le terrain sans aller trop vite. Nous en faisons tour à tour l’expérience… sans gravité heureusement.
Nous sommes surpris de voir le trafic sur ces pistes. En effet, la population rurale est encore importante et vit, semble-t-il, d’une agriculture vivrière. Cela nous sera confirmé par Ion et Veronica, nos hôtes d’un soir. Arrivés à Cetate, village un peu plus important que les précédents, nous cherchons un endroit où dormir. Pas de pension, pas de camping. La pluie arrive… Pas le courage d’aller plus loin, à Calafate, qui est à 25 km. Nous décidons de frapper aux portes. Avec succès ! Ouf ! Après 97 km, nous sommes soulagés et plantons la tente sous la pluie. Tant pis ! C’est déjà pas mal…
Ion et Veronica nous invitent à dîner, puis finalement à dormir sous leur toit bien que la tente soit prête. Au départ le matin, ils nous offrent le café ainsi que des gâteaux faits maison, et… un billet ! Faisions-nous pitié ou avaient-ils envie de partager ce voyage ? Nous n’osons pas refuser et réfléchirons plus tard à son usage.
Nous avions lu des blogs soulignant l’accueil en Roumanie mais n’aurions pas imaginé à ce point !

La météo nous rattrape alors que nous avions prévu une grosse journée. Nous ne ferons que 25 km… pour trouver un hôtel et nous abriter. Nous ne serons pas les seuls. Un motard, qui vient de parcourir l’Europe et la Turquie pendant 1 mois et demi, fait de même. Tout son périple fut synonyme de pluie, même en Turquie. L’épisode cévenol n’en a pas fini de l’Europe de l’Est…
Espérons que pour les 600 km restants celui-ci nous épargne quelque peu…
 
Emile, pour le duo d’équilibristes

1 commentaire:

  1. Profitez de ce bel accueil roumain, je vous confirme que c'est magique ! Et ce n'est pas une légende. Bon courage pour les jours (pluvieux ou pas) qui s'annoncent :) Bises grenobloises

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